Le Kandahar vu par les skieurs français

"J'ai hâte d'être sur la verte !"

"J'ai hâte d'être à Chamonix, ça va être une belle semaine, un beau spectacle. J'ai souvenir d'endroits mythiques comme le virage de Rocher Blanc ! Et c'est là que j'ai fait ma première coupe du monde en combiné en 2016 !

C'est une belle piste assez complète, sur le haut on prend pas mal de vitesse avant le premier gros saut de la cassure  puis le fameux virage de Rocher Blanc avant de plonger dans le trou du goulet, un saut qui était assez impressionnant en 2016. Il y a ensuite des virages techniques de glisse à négocier avant le saut de la route qui est assez marrant ! Et cette nouvelle arrivée que je ne connais pas, qui a été faite spécialement pour nous, et que je vais découvrir !"

Cyprien Sarrazin,
vainqueur de 4 coupes du monde cette saison.

La piste de descente décryptée par le Chamoniard Blaise Giezendanner  

UNE ÉDITION PARTICULIÈRE

“La Verte je la connais très très bien, j'ai grandi aux Houches, c'est mon jardin. Alors évidemment ce rendez-vous est symbolique, très symbolique. Cette piste c'est l'origine de la descente, elle a une véritable histoire.
Elle est marquée d'une croix rouge sur mon agenda, pas seulement parce que c'est en France et qu'on n'a pas souvent l'occasion, nous les descendeurs, d'être à la maison mais aussi pour tout ce que cela représente cette année dans la vallée.

Les 100 ans des Jeux dont tout le monde parle, les 100 ans de la FIS et aussi le retour du Kandahar avec ses deux disciplines historiques. Je pense que les autres nations se rendront compte de l'engouement particulier pour l'événement cette année, une fois sur place, ça va être le grand rendez-vous de la saison.

UNE PISTE LÉGENDAIRE

Pour moi, outre l'histoire, c'est la vue du départ qui est iconique, avec un panorama à 360° sur tout le massif du Mont-Blanc mais aussi sur la vallée. Ce cadre est époustouflant, seul Wengen rivalise avec sa vue sur l'Eiger. La piste n'est pas la plus compliquée du circuit mais quand j'en parle avec les autres coureurs beaucoup se réjouissent de la skier.
Elle est découpée globalement en 2 parties, une technique sur le haut, une partie de glisse sur le bas. Après le départ spectaculaire on arrive à la cassure où le saut peut être assez impressionnant en longueur, suit ensuite le virage de Rocher Blanc qu'il faut techniquement bien négocier et qui apporte beaucoup de vitesse dans le goulet. Celui-ci ne paye pas de mine mais on arrive avec beaucoup de vitesse et cela fait une sorte de compression avec un virage à quasi 90 degrés qui impose de vraies contraintes physiques au skieur mais aussi au matériel d'autant plus que c'est souvent bien glacé à cet endroit !
Ensuite arrive le saut le plus mythique de la descente, le Goulet qui a certes été un peu aménagé en raison de la vitesse croissante mais qui reste spectaculaire pour les spectateurs autant que les coureurs car la piste est étroite ce qui est impactant psychologiquement. C'est aussi un endroit où la prise de vitesse doit être optimisée. Ensuite les deux bosses s'enchaînent avec le S à Pessy avant le plat de la FIS. Si on n'a pas emmagasiné assez de vitesse la course peut se perdre à cet endroit. Cuche savait le négocier à la perfection. Viennent ensuite le saut de la route et les deux dernières courbes avec un appui pied droit rapide à négocier avant d'arriver dans l'arène du village des Houches. Ça aussi ça me plait, cette arrivée au cœur de la station !"

Blaise Giezendanner,
spécialiste des épreuves de vitesse (descente et super G).