La Piste

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La Piste "La Verte des Houches" n'a de " Verte " que le nom.

Piste légendaire dans le massif du Mont-Blanc, elle est bordée de sapin. Son environnement vert et l'orientation du soleil offrent souvent une piste gelée, aux couleurs vertes, d'où son nom.

LA PISTE DE DESCENTE

  • Altitude du départ : 1871 m
  • Altitude de l'arrivée : 1001 m
  • Longueur : 3343 m
  • Dénivelé : 870 m
  • Vitesse moyenne des skieurs : 100 km/h
  • Vitesse de pointe des skieurs : 140 km/h

Elle est en fait une noire de 870 m de dénivelé et 3343 mètres de longueur. Les meilleurs skieurs du monde la dévalent en deux minutes. Une série de passages très techniques et de sauts, dont la Cassure et le Goulet, font de cette descente l'une des plus belles du monde.

C'est la seule piste de descente du circuit Coupe du Monde Messieurs homologuée par la FIS en Haute-Savoie. En France, seules les stations de Courchevel, Val d'Isère et Chamonix - Les Houches possèdent une piste de descente, hommes, pour les Coupes du Monde de ski alpin.

Une piste qui concentre plusieurs éléments : une partie haute très dense avec deux sauts de 60 m entrecoupés du virage de Rocher blanc qui est l’un des plus techniques du circuit. 

Sa partie basse plus vallonnée nécessite de réelles qualités de glisseur avant de plonger dans le toujours spectaculaire schuss final.

LA PISTE DE SLALOM

  • Altitude du départ : 1169 m
  • Altitude de l'arrivée : 985 m
  • Longueur : 624 m
  • Dénivelé : 184 m
  • Pente minimum : 10 %
  • Pente moyenne : 31 %
  • Pente maximum : 45 %

Épreuve technique par excellence, le slalom demande beaucoup de vélocité et de rapidité car les portes sont très rapprochées (de 4 à 15 mètres pour un total de 40 à 75 portes).

Un slalom se dispute en deux manches et les temps des deux manches sont additionnés. Seuls les skieurs arrivés dans les 30 premiers de la première manche prennent le départ de la seconde manche et l’ordre de passage est alors inversé : celui qui s’est classé 30ème de la première manche ouvrira le bal dans la seconde manche et l’auteur du meilleur temps en première manche conclura en s’élançant en trentième position. Le suspense est toujours présent car les skieurs partent facilement à la faute dans cette discipline.

Le slalom se déroule sur le bas de la Verte, scène magistrale pour les athlètes comme les spectateurs qui voient la quasi-totalité du parcours depuis les tribunes. Sans être la piste la plus difficile techniquement du circuit, elle ne laisse pas le droit à l’erreur. Les écarts étant faibles, la moindre faute peut coûter cher, la tactique et la précision sont donc de mise pour les slalomeurs.


Dans les coulisses de la piste

L’ENJEU

" C’est un vrai challenge technique car les préparations de pistes ne sont pas les mêmes en descente et en slalom ! Nous devons garantir pour chaque discipline une préparation optimale à savoir une neige injectée (glacée pour le commun des mortels) au slalom et une neige très dure et compacte tout au long des 3 kms de la descente.

Les pistes de slalom et de descente ont 200m en commun dont la ligne d’arrivée ! Cet été, nous avons imaginé des tracés qui permettront au slalom de ne couper qu’une seule fois la ligne de la descente. Il faut savoir que la préparation de la piste n’est pas la même : celle de slalom est injectée d’eau pour qu’elle soit extrêmement dure (glacée), ce n’est pas le cas de la descente. 

L’objectif pour la vitesse est d’avoir une piste uniforme avec une neige à la densité optimale sur tout le tracé (saut, compression, longue courbe, devers...). Pas question de surprendre un descendeur en fin de piste après 2mn de course avec un appui sur une neige injectée. "

Fred COMTE, directeur du Club des Sports de Chamonix.


LA CHECK-LIST DU CHEF DE PISTE

" Dès le mois de septembre, le travail commence sur la piste de descente avec toute la partie câblage, amarrages, etc… S’ensuit la laborieuse installation des 1,8 km de filet « A », chacun mesurant 50 m de large et 4 m de haut. Acheminés en 4x4, quad et en luge en bois d’époque, ils sont suspendus puis ligaturés entre eux. Une tâche très éprouvante pour les 3 personnes qui oeuvrent pendant toute la préparation automnale sur le terrain.

Ce travail est suivi par l’installation des 15 km de filet « B » sur lesquels sont fixés des bâches de 2m de haut et 1m 50 de large tendues de manière optimale pour amortir la chute du skieur. Enfin les 5 km de Filet C à destination des spectateurs pour maintenir une zone de sécurité sur certaines parties sont posés dans les derniers jours.

À cela il faut ajouter la mise en place des lignes chronométriques, des praticables et suspensions câblées TV, des tribunes spectateurs et la mise en place d’un écran géant sur la piste au niveau de la cassure. Enfin, le plus important, la gestion de la neige naturelle et de culture dès le mois de novembre qui garantit une qualité et un profil parfait pour une coupe du monde de descente !

Fin octobre, alors que les lignes de chronos ont été testées, les emplacements caméras définis, la préparation de la piste s’amorce. C’est le début d’un travail d’orfèvre validé par le fameux et redouté « snow control » de la FIS une dizaine de jours avant les compétitions... et qui se termine le matin de la compétition.

Incontournable pour les épreuves de slalom, la neige de culture est produite dès les premières vagues de froid. Elle est travaillée pour la rendre très compacte, on la mouille pour augmenter sa densité, on la pousse, on l’aère avant de l’étaler sur la piste, de la damer, de l’injecter et on recommence, l’idée étant de composer un mille-feuille de couches (4 à 5 dans le meilleur des cas), qu’on entretient et qu’on peaufine ensuite selon les conditions météo (redoux, chute de neige) jusqu’au jour de la course. Entre-temps, les filets A sont posés, le stade d’entrainement préparé, les aires de départ et d’arrivée montées et les équipes terrain briefées. Les conditions de sécurité et le revêtement approuvés, le spectacle peut enfin commencer ! "

Tony Angiboust, chef de piste.